Le bonheur

LE BONHEUR (St Thuriau, 12/12/11)

Riches, pauvres, heureux, malheureux, anges ou démons, cet essai s’adresse à tous, au-delà de tous les clivages. Cet essai ne sera compris que par l’être humain qui est en chacun de nous, sublime.

Et si demain était une chance, et si demain j’avais la possibilité de pouvoir changer les choses ? Qu’est ce que je changerai ?

Je ne peux pas changer le passé, il est passé. Et puis d’ailleurs, pourquoi le changer ? Sans ce passé je ne serai certainement pas celle que je suis à présent. Je ne serai pas entrain d’écrire, de réfléchir sur tout ce qui m’entoure.

La vie conditionne les personnes que nous allons devenir, de notre passé découle notre présent. Et c’est en vivant dans le présent, en le savourant, en sachant qui l’on est que l’on en devient plus serein face à l’avenir.

Le passé, chargé de toutes ces peines, douleurs, souffrances doit être accepté, doit être compris et pardonné. Personne n’est pas parfait, chacun a ses vices, chacun commet des erreurs. L’Homme n’est pas bon ou mauvais, mais peut être seulement heureux ou malheureux, libre ou esclave moderne.

On dit que pour être heureux, il suffit de le vouloir. Je dirai plutôt qu’il « suffit » de le savoir.

Qu’est ce que le bonheur ? «Le bonheur c’est la santé ! Le bonheur, c’est un sourire sur le visage d’un enfant. Le bonheur, c’est que je ne manque de rien. Le bonheur c’est finir sa vie sur une île tropicale, tranquille. Le bonheur, c’est la réussite professionnelle. » … Chacun en a sa propre vision… Pourtant nous sommes tous humains… Des personnes peuvent elles se sentir heureuses, dès lors qu’elles perdent leurs caractères propres et individuels ? Sont elles vraiment heureuses ou n’est ce qu’une illusion dans laquelle elles vivent ? Pourquoi si peu de gens cherchent à (se) connaitre, sont curieux ?

Mon bonheur à moi est d’avoir une conscience éveillée. Parfois elle me fait mal, vraiment, mais souvent elle m’interpelle, m’émerveille et me réveille. Elle me rappelle de toujours rester moi, toute nue, sans plus aucun secret pour moi-même. Je ne serai pas une personne au métier répertorié. Je ne sais pas encore avec exactitude ce vers quoi je me dirige mais je sais que je suis en route. Je lis, j’écris, je me laisse transporter par les notes mélodieuses d’une chanson, je médite, je crée des objets de mes mains, je prends le temps de m’écouter, de me comprendre, de me cerner. Je me dirige avec amour vers le partage. Ce bonheur me parait tellement beau, si essentiel, indispensable, que je le voudrais universel… Et pourtant…

Les gens de nos jours, vivent avec les mots : rapidité, facilité, confort. Avoir accès à « l’information » et la « culture » à tout moment grâce à internet et tous ces I phone vendus, tous ces plats surgelés tellement faciles à réchauffer… L’Homme d’aujourd’hui est gourmand, exigeant, manipulateur et manipulé en même temps. Enchainé à l’argent, au confort et du même coup, au progrès technologiques qui lui rend la vie plus agréable, plus simple, plus performante. Plus, encore plus assisté. Consommateur assisté 24h/24 mentalement et physiquement. La consommation est le moyen le plus ingénieux de contrôler une telle masse d’individus au nom du sacro saint profits. Victimes et acteurs secrets de leur condition. La plus magique des impostures des temps modernes : la liberté.

La liberté ça veut dire quoi pour vous ? Etes-vous libres ? Un enfant ne comprendra pas la question. Vous ne comprendrez peut être pas cette question non plus de prime abord.

Je n’accorde pas d’importance à l’argent dans ma vie. Je travaille pour le moment, comme tout le monde, pour pouvoir payer les factures. Bien sûr que je suis une consommatrice, j’ai grandi avec ce monde d’aujourd’hui. Mon premier PC était un amstrad, j’avais alors 6 ans. Aujourd’hui j’ai un pc, une tablette graphique, un appareil photo numérique, un lecteur MP3, une garde robe pleine, une voiture, un placard plein de nourriture, une télévision, certes, pas à écran plat. Flûte. Mais à côté, j’ai une guitare, un violon, des pages vierges, un stylo plume, de la peinture, des perles, pleins d’ustensiles de cuisine, une caisse à outils et tellement d’envie.

Envie de vivre, envie de partager, d’apprendre, de transmettre, de toucher le bonheur du doigt et pourquoi pas l’embrasser.

J’ai conscience que l’argent est aujourd’hui indissociable de notre mode de vie. Tout s’achète, tout se paie. Absolument tout. De l’eau potable à l’eau de Cologne.

Je suis enchainée comme vous à ce système. Mais c’est grâce à ma conscience que je gagne et acquière ma liberté.  Dans cette quête de moi-même.

Seulement voilà, cette société a été façonnée de manière à pérenniser l’économie, par une poignée d’hommes. Pour leur confort et intérêts. Fins stratèges ces gars là… Doués, très doués même, bien entourés surtout.  

L’argent ne fait pas le bonheur. Citation connue et reconnue. Et pourtant tellement injustement assignée tantôt aux riches (« Comme quoi hein! L’argent ne fait pas le bonheur ! »), tantôt aux pauvres (« Ne t’inquiète pas mon fils, l’argent ne fait pas le bonheur ») . Puisque dans cette phrase il n’est pas question de classes sociales mais de race : celle de l’être humain. L’argent ne pourra jamais mener quiconque au bonheur puisque le bonheur est bien au-delà de cette notion, de ce fonctionnement mis en place par l’homme. Le bonheur en mon sens est un état de transe, d’osmose avec soi, autrui et la planète.

On dit qu’il y contribue depuis quelques années… « L’argent ne fait pas le bonheur, mais y contribue beaucoup »… Depuis des dizaines d’années on nous martèle l’esprit, via la télé, la radio, internet, les magazines, que notre bonheur est dans ce confort et cette conformité. Voilà ce que j’appelle l’esclavage moderne.

Tout est si subtil, si charmeur, si beau, si attirant, si vicieux, si « indispensable » que l’on y voit que du feu. A peine né qu’on te fout un pyjama branché et du Galliac dans ton biberon. Nous ne sommes plus indépendants. Nous dépendons de « la société », de l’économie. Ma colère venait du fait que je me suis sentie prise au piège, n’ayant aucune échappatoire pour atteindre ma liberté. Rester en occident et contribuer à l’économie, fuir dans une tribu en Afrique et ne jamais vraiment m’y faire car je ne suis pas faite pour vivre là bas, je suis née ici, ou me suicider et partir avec un goût amer de lâcheté et de résignation. Je ne trouvais pas la solution. Car je pensais que le bonheur venait de l’extérieur.

Je sais maintenant que le bonheur est tout proche, il est en chacun de nous, autour de nous, il est nous.

Cette connaissance ne m’est pas tombée du ciel. Elle est le fruit de nombreuses épreuves rencontrées au long de ma pourtant bien courte existence et de tout le travail que j’ai effectué sur moi-même pour comprendre, accepter et finalement sourire de ses difficultés passées. Elles m’ont assailli durant des années, torturant mon esprit, mon corps, je n’arrivais pas à m’en défaire, je n’en voyais pas le bout. Et à chaque difficulté supplémentaire, l’impression d’un coup de faucille qui me sciait les jambes et m’empêchait d’avancer plus loin. Ne serait ce que pour me relever. Et on attend. On attend en se disant que la chance va tourner. Comme s’il s’agissait de chance…

Chaque difficulté surmontée nous rend plus fort si l’on veut avancer, s’élever. Elle nous tue à petit feu si l’on ne l’accepte pas.

Une amie m’a dit un jour «  Tu sais, dans la vie, rien est ou tout noir ou tout blanc ». Tout est gris, tout est mélange et alchimie. A soi de faire ses propres choix, de manière conventionnelle ou rebelle, peu importe finalement. C’est grâce à elle que j’ai commencé à penser différemment et lui en serais éternellement reconnaissante. Pourtant, cette phrase, je la connaissais. Mais il a fallu que je l’entende pour que je me mette à y réfléchir.

Carpe diem. Cela n’aura jamais eu autant de sens qu’il n’en a à présent. Vivre le moment présent, simplement. Accueillir chaque évènement, qu’il soit bon ou mauvais, à bras ouvert, vivre les émotions qu’il suscite en toute authenticité.

Bienvenue sur la voie du bonheur.